Bon stress, mauvais stress—faire la différence et s'en servir pour être en forme
Dans ce monde complexe où tout va vite, le stress est une épidémie. On connait les symptômes : fatigue, anxiété, prise de poids, difficultés pour dormir, mal au ventre, et j’en passe. Et si vous pouviez prendre du recul par rapport aux facteurs de stress et même en tirer quelques bénéfices? Il est temps de comprendre le stress au lieu de le subir. Il est même possible de s’en servir pour devenir plus résilient, et du coup, moins susceptible aux mêmes facteurs de stress.
Notre cerveau est organisé d’abord pour nous aider à survivre et le stress est un mécanisme de survie. Lorsque nous rencontrons des facteurs de stress, qu’ils soient physiques ou psychologiques, l’amygdale, une structure en forme d’amande située près de l’hippocampe, donne un signal au corps : il y a un danger, j’ai besoin de toute mes capacités physiques. L’amygdale prend le contrôle de la respiration, du coeur, de la tension artérielle…
Tout d’abord, l’adrénaline est libérée, forçant l’organisme à passer en mode combat-fuite. La fréquence cardiaque et la pression artérielle augmentent. Ensuite, le cortisol (l'hormone du stress) augmente le taux de glucose dans le sang afin de produire de l'énergie pour la réponse.
Le problème, c’est que l’amygdale ne différencie pas les sources de stress. C’est la même réponse que vous soyez poursuivi·e par un lion ou coincé·e dans la circulation. Peu importe la situation, les glandes surrénales vont relâcher le cortisol.
Les différentes réactions au stress
Il y a trois réactions au stress, et chacun de nous a, en général, tendance à favoriser l’une d’elles.
Soit, on part en courant. C’est-à-dire, le sang part dans les jambes pour pouvoir s’échapper.
Soit, on se bat. Le sang part dans les bras, les mains, le visage.
Soit, on se replie (c’est l’inhibition). Le cœur ralenti, l’énergie baisse… pour faire le mort, jouant la carte de la vulnérabilité.
Dans tous les cas, le cortex — la partie rationnelle du cerveau — est hors ligne: l’amygdale, elle, dit « ce n’est pas la peine d’analyser la situation, fait ce que je te dis, et c’est tout. » C’est fait exprès. Imaginons la scène, un lion à vos trousses, et le cortex en train de calculer la distance à l’arbre et le pourcentage de réussite pour l’atteindre comparé au choix de plutôt sauter dans le lac à côté… Le comité exécutif dans votre cerveau n’a pas le temps de faire la réunion avant de se faire manger par le lion.
Le système est donc bien fait, quand on se fait courser par un lion, mais…
Face à son ordinateur qui ne fonctionne pas comme on voudrait, l’anxiété monte, les mains tremblent parce qu’on a envie de partir en courant
Face à son boss ou sa collègue, on ressent la tension dans la mâchoire et la voix qui s’élève parce qu’on a envie de se battre
Face à la surcharge de travail, on ressent une fatigue immense, l’oppression, les larmes.
Dans tous les cas, on est incapable de prendre une bonne décision rationnelle… c’est à ce moment-là que l’on dit une méchanceté à son époux·se ou que l’on envoie le courriel qu’il ne fallait pas envoyer. C’est aussi là qu’on a mal au ventre, parce qu’on n’a pas besoin de la digestion pour survivre une crise de lion qui nous chasse…
Bon stress, mauvais stress
Et pourtant, quid du principe de ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ? En d’autres termes, où est le stress qui nous renforce ? L’hormèse, selon Wikipedia, vient du grec hórmēsis, mouvement rapide d'impatience, du grec ancien hormáein, mettre en mouvement et «désigne une réponse de stimulation des défenses biologiques, généralement favorable, à des expositions de faibles doses de toxines ou d'autres agents ou phénomènes générateurs de stress (pic de température par exemple)». C’est un processus clé pour être en pleine forme. Cela peut augmenter la résistance à une variété de stress et de facteurs de stress, pas seulement celui auquel vous avez été exposé, et c'est un point clé: vous pouvez être exposé à une dose temporaire d'un type de facteur de stress et cela peut se traduire par des adaptations de votre corps qui vous rendent beaucoup plus résistant à de nombreux autres types de facteurs de stress.
Pour donner un exemple, c’est le cas de l’activité physique. Le sport est un stress, et pourtant, ça nous renforce. Il y en a d’autre, comme l’exposition au chaud (sauna) et au froid (la douche froide), par exemple.
Tout est question de dosage
Revenons au sport. Trop, c’est trop. Cela peut créer des insomnies, des blessures, de l’anxiété, de l’irritabilité, des douleurs aux articulations, l’ostéoporose, et même une prise de graisse au niveau du ventre, du fait d’une surcharge de cortisol… L’équilibre et la récupération sont clés. Trop peu de stress est tout aussi malsain et toxique pour votre corps que trop de stress.
Il est nécessaire de faire l’inventaire des facteurs stressant dans la vie et de mettre en place des pratiques pour :
Minimiser le stress inutile
Profiter du stress utile
Prévoir le temps de récupération pour optimiser les effets
Mes “hacks” préférés pour gérer le stress
La douche froide. Si, si. Le matin. En insistant sur le visage et le haut du torse, où vous avez le plus de récepteurs du froid. Faites-le pendant trois matins de suite au minimum. Vous allez me détester au début, mais après, vous remarquerez une vraie sensation de bien-être. Cette astuce signale à vos mitochondries (les « centrales énergétiques » des cellules) de se renforcer pour répondre au froid, et vous en profitez toute la journée.
Réduire la fatigue liée aux prises de décisions. Chaque décision prise tout au long de la journée prends de l’énergie, épuise la volonté, et ajoute à la charge de stress. Simplifiez votre vie, planifiez, et déléguez pour avoir moins de choix à faire.