Nos bonnes (et mauvaises) habitudes... et comment lutter contre ces dernières

Les habitudes, bonnes et mauvaises, sont un puissant moteur de notre comportement et comme nous pouvons les créer et les changer à loisir (avec un peu d’effort), elles sont aussi un formidable hack à utiliser pour opérer un changement. Et si on discutait des moyens de profiter des bonnes habitudes et de casser les mauvaises?

Commençons avec un exemple. Avez-vous déjà essayé de désactiver les alertes automatiques sur vos différents appareils? Qu’avez-vous ressenti? Vous sentiez-vous soulagé·e? Plus calme? Ou en manque?

Oui, on peut ressentir un effet de manque, car notre façon d’utiliser la technologie devient vite une habitude, et comme notre cerveau est de nature à vouloir dépenser le moins d’énergie possible, il n’aime pas changer ses habitudes.

Selon la neuroscientifique Dr. Sarah McKay, le cerveau, bien que restant plastique et adaptable tout au long de la vie, ne change que s’il a une bonne raison de le faire. D’ailleurs, trouver une raison motivante est la première étape pour apprendre une nouvelle compétence... ou opérer un changement.

C’est pourquoi, parler des habitudes revient à poser la question du choix. Si nous reprenons l’exemple de nos appareils, le choix joue-t-il un rôle dans votre utilisation des technologies au quotidien?

Le Dr. Greg Wells, co-auteur du livre The Focus Effect, nous rappelle que la technologie n’est pas un problème en soi, et qu’elle est même incroyable, positive et utile. C’est plutôt notre utilisation passive au lieu d’intentionnelle qui pose problème.

Les habitudes: un formidable hack d’optimisation

Les habitudes nous font gagner à la fois du temps et de l’énergie. Imaginez, par exemple, l’énergie que vous dépenseriez si à chaque fois que vous voyez une porte, il fallait penser à comment l’ouvrir. Et nous avons tous la capacité de créer des habitudes de façon consciente. Je décide de me lever pour faire du sport tous les matins, je le fais en me forçant au début, et au bout d’un certain temps—entre 18 et 254 jours—ça devient automatique. J’ai créé une habitude. Rassurez-vous, cette création est plus aisée si on rend la chose à faire très visible (rappels, post-its, etc.), car le cerveau aura tendance à oublier au début. Cela aide également d’avancer par paliers faciles à atteindre (5 minutes de mouvement avant de tenter une heure de Crossfit).

Aristote va plus loin pour nous dire que l’habitude nous crée: «Nous sommes ce que nous faisons à plusieurs reprises». Et il poursuit: «L’excellence n’est donc pas un acte, mais une habitude».  Quelle est l’implication de cette définition sur notre utilisation habituelle de la technologie?

Vous utilisez vos appareils sans y penser ? Donc de manière habituelle? Si on en croit Aristote, cela fait de vous quelqu’un d’excellent alors ? Euh… comment dirais-je… réfléchissons tout de même un peu…

Effectivement, si nous utilisons notre téléphone pour nous rappeler de faire une pause toutes les 50 minutes, par exemple pour faire un tour dehors en comptant ses pas grâce à sa montre intelligente, cela peut contribuer à votre excellence, tout comme d’activer de façon automatique le mode nuit sur le téléphone et la tablette à partir du coucher du soleil (qui limite l’exposition à la lumière bleue afin de préserver sa production de mélatonine, et par conséquent son sommeil). L’appareil crée l’habitude pour vous.

En revanche… consulter son compte Facebook ou Instagram en permanence, regarder sa messagerie tout le temps et à toute heure, même en pleine conversation avec son partenaire ou ses enfants, perdre la notion du temps devant son écran… ça, c’est une autre paire de manches.

Une auto-évaluation?

Je vous propose une exercice d’évaluation, basé sur une échelle de 1 à 10, allant de l’habitude non-réfléchie jusqu’au choix pleinement réfléchi, en pleine conscience.

Tous les demi-heures pendant une demi-journée ou même toute une journée, prenez quelques minutes pour noter comment vous avez utilisé la technologie (ordinateur, applis, téléphone mobile, smart-”tout ce que vous voulez”…) et évaluez sur cette échelle de 1 à 10 si vous êtes dans le non-choix (habitude, voire addiction) — 1 — ou dans le choix pleinement conscient — 10.

Souvent, la prise de conscience suffit pour faire bouger une habitude.


Trois hacks pour se défaire d’une (mauvaise) habitude

Poursuivons l’exemple de l’usage un peu trop habituel du téléphone, notamment au lit avant de dormir.

  • La rendre invisible: une heure avant de vous coucher, éteignez votre téléphone et cachez-le dans le placard.

  • La rendre difficile: choisissez un placard à l’autre bout de la maison par rapport à votre lit (dans la cuisine par exemple) pour éviter de regarder vos courriels avant de vous coucher.

  • La rendre inconfortable: mieux encore, un placard dans le garage non-chauffé, avec une caméra qui détecte si vous venez chercher votre téléphone le soir et qui publie sur Facebook que vous n’avez pas pu résister… l’humiliation publique est très efficace. Oui bien sûr c’est un peu exagéré… mais vous avez compris l’intention 😉.

Ces trois approches s’appliquent à tout type d’habitude. Et le contraire marche pour créer des bonnes habitude: la rendre visible, la rendre facile, la rendre confortable.


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