Où diable trouver l’optimisme ces jours-ci et pourquoi

Au milieu des changements et des bouleversements constants, où pouvons-nous ancrer l’espoir? Comment trouver de l’optimisme et le nourrir? Et pourquoi devrions-nous le faire avec intention? Lisez la suite pour découvrir quelques clés sur le fonctionnement de l’optimisme.

Certes, il y a des moments dans l’histoire et dans nos vies où l’optimisme n’est pas si facile à dénicher. Où moins de gens me prennent au sérieux quand je recherche, comme j’ai tendance à le faire, la lueur d’espoir. Oscar Wilde a écrit: «Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d’entre nous regardent les étoiles.» Je fais clairement partie des derniers. Et vous? Sur une échelle de 1 à 10, 1 étant le caniveau et 10 les étoiles, où mettez-vous votre énergie et votre concentration?

Comment pouvons-nous nous connecter plus souvent avec l’optimisme? Où diable se trouve-t-il? Et pourquoi devrions-nous y prêter attention?

Qu’est-ce que l’optimisme?

L’optimisme est défini comme la qualité d’être plein·e d’espoir et de mettre l’accent sur le positif dans une situation. C’est une tendance à anticiper le meilleur résultat possible. Certains le décrivent comme une croyance, d’autres comme la façon dont nous expliquons ce qui nous arrive. Certains considèrent que «l’optimisme dispositionnel» est «rationnel», tandis que d’autres disent que les «illusions positives», qui sont décrites comme «de petites distorsions systématiques de la réalité qui font paraître les choses meilleures qu’elles ne le sont», sont «irrationnelles».

Quelle que soit la définition de l’optimisme, Thomas Friedman a dit avec justesse: «Les optimistes ont généralement tort. Mais tous les grands changements dans l’histoire, les changements positifs, ont été réalisés par des optimistes.» Et l’historien Howard Zinn nous a rappelé: «Un optimiste n’est pas nécessairement un esprit joyeux et sentimental qui siffle dans l’obscurité de notre temps. Avoir de l’espoir dans les moments difficiles n’est pas seulement du romantisme insensé. C’est basé sur le fait que l’histoire humaine est faite non seulement de cruauté mais aussi de compassion, de sacrifice, de courage, de gentillesse.»

L’optimisme dépend de la manière dont nous voyons l’avenir. Il commence par cette incroyable capacité de faire des allers-retours dans l’espace et le temps dans notre esprit, qui est si essentielle pour la survie.

La tendance à l’optimisme

Les humains semblent faits pour être optimistes plus que le contraire. La majorité d’entre nous a tendance à surestimer la probabilité de vivre des événements positifs et à sous-estimer la probabilité de vivre des événements négatifs. C’est un biais cognitif, connu sous le nom de «biais d’optimisme». Ainsi, même si nous pouvons être pessimistes à propos du monde qui nous entoure, nous pensons que nous avons un superpouvoir qui nous protège, en tant qu’individus, et confère des pouvoirs particulièrement incroyables à notre progéniture.

Admettez-le.

Il y a de fortes chances que vous soyez parmi les optimistes. Selon la chercheuse Tali Sharot, environ 80% de la population affiche ce biais d’optimisme, et cela transcende le sexe, l’appartenance ethnique, la nationalité et l’âge.

Comment est-ce possible, vu qu’on a toutes les preuves du contraire? Apparemment, lorsqu’il s’agit d’anticiper notre avenir, le cerveau, délicieusement sélectif, met à jour nos croyances plus en réponse à des informations positives qu’en réponse à des informations négatives. Nous avons tendance à ne pas prêter attention aux informations indésirables.

Nous pourrions en avoir besoin pour survivre. Selon Ajit Varki, biologiste à l’Université de Californie à San Diego, la conscience de notre mortalité future et le désespoir qui s’ensuit suffiraient à entraver les efforts de survie si nous n’avions pas également un soupçon d’optimisme irrationnel à bord, nous permettant d’imaginer un avenir positif.

Est-ce une mauvaise chose? Sans attentes positives pour l’avenir, une légère dépression et une anxiété s’installent, ce qui suggère que l’optimisme est vital pour la santé mentale. L’optimisme améliore le bien-être, nous donne de l’espoir, augmente le comportement exploratoire et l’innovation, diminue le stress, jouant éventuellement un rôle clé dans notre capacité à faire quoi que ce soit. L’optimisme semble nous donner le sentiment d’avoir plus de pouvoir sur notre sort, d’être au moins en partie responsables quand la vie va bien.

Et les optimistes, statistiquement:

  • sont en meilleure santé;

  • ont plus de succès;

  • sont plus persistant·e·s;

  • sont plus heureux·ses.

Ils/elles vivent plus longtemps, dorment mieux et ont de meilleures relations.

Selon Sharot, «dans l’ensemble, il semble que les avantages d’un optimisme irréaliste aient pu l’emporter sur les aspects néfastes».

Et si on s’appropriait cet optimisme inné et on l’amplifiait? Ou comme le suggère le Dalaï-Lama: «Choisissez d’être optimiste. On se sent mieux.»



Pessimisme et tendance à la négativité

Le fait est qu’en tant qu’êtres complexes, nous avons également une tendance à la négativité. C’est aussi un biais cognitif. Nous avons tendance à accorder plus d’importance aux expériences négatives de notre passé qu’aux expériences positives ou neutres. Les pensées et les sentiments négatifs se frayent un chemin dans la mémoire à long terme plus facilement que les positifs, car ils peuvent fournir des avantages immédiats pour la survie.

Donc, si nous voulons être plus optimistes, nous devons atténuer les assauts négatifs quasi permanents.

Je le fais de deux manières:

  • J’ai une énorme bulle protectrice et des filtres très développés, donc les nouvelles du monde m’arrivent de manière contrôlée plutôt que d’inonder ma vie chaque matin.

  • J’applique également le rapport de positivité de 3 à 1: lorsque je me surprends à penser ou à ressentir quelque chose de négatif, je trouve trois choses positives pour interrompre la formation de souvenirs négatifs. Des études ont montré qu’il faut plus de positif pour l’emporter sur le négatif.

Voici un petit exercice à faire lorsque vous vous glissez dans les profondeurs du désespoir et du pessimisme:

  1. Identifiez la situation qui déclenche les pensées négatives et le pessimisme. Notez-la.

  2. Évaluez comment vous vous sentez sur le moment, en identifiant tout ce qui est négatif dans cette situation. Notez-le.

  3. Examinez les preuves pour soutenir ou réfuter les pensées et sentiments négatifs.

  4. Concentrez-vous sur les faits objectifs et remplacez chaque pensée négative par trois pensées positives et réalistes.

Optimisme et bonheur à long terme

Nous avons vu que nous sommes irréalistes quant à l’avenir et irréalistes à l’égard du passé. De plus, nous avons une incroyable capacité à rebondir et à retrouver le bien-être et le bonheur. L’adaptation hédonique consiste à nous adapter à tout ce qui se passe et à réinitialiser notre «point de réglage du bonheur». Cela signifie que notre bonheur à long terme n’est pas significativement affecté par les événements qui nous arrivent. Ni par les choix que nous faisons. Prendre une décision difficile peut être compliqué, mais une fois que nous avons pris la décision, nous considérons le choix que nous avons fait comme meilleur qu’avant, nous concluons que l’autre option n’était pas si bonne, après tout. Nous réévaluons constamment ce qui nous arrive pour atténuer la tension qui surgit entre ce que nous voulons et ce que nous avons.

C’est une capacité fabuleuse, qui signifie que nous pouvons vraiment nous détendre.

Où trouver l’optimisme et comment le développer

Lorsque notre optimisme vacille, heureusement, il peut être entraîné comme un muscle. Apparemment, seulement environ 25% de l’optimisme provient de notre profil génétique, et le reste vient de notre environnement et, principalement, de nos choix.

Créer un environnement propice à l’optimisme facilite ce choix. En termes simples, cela signifie:

  • Réduire les niveaux de stress, car le stress concentre notre attention sur les menaces.

  • Éteindre les informations, car ces dernières sont conçues pour alimenter notre biais de négativité.

  • Pratiquer le Radical self-care, c'est-à-dire, prendre soin de soi de façon radicale, car si nous ne maîtrisons pas les bases, notre physiologie ne fonctionnera pas à plein régime et il sera plus difficile de contrôler nos états émotionnels. Lorsque nous sommes privés de sommeil, hypoglycémiques et stressés, la capacité à gérer nos sentiments pique du nez.

Optimisme et résilience

En fin de compte, l’optimisme ne consiste pas à nier ou à éviter les événements négatifs, mais à cultiver un sentiment d’autonomisation pour mieux faire face aux défis. Ambrose Bierce a défini l’optimisme comme «la doctrine ou la croyance que tout est beau, y compris le laid».

Il y a toujours deux faces. Plus nous accueillons l’expérience dans son ensemble, la ressentons vraiment, en étant pleinement conscients, plus nous pouvons trouver cet espace de choix où nous décidons de percevoir le meilleur résultat possible. La pleine conscience est un outil puissant pour cultiver un choix de réponse plutôt que de réaction.

Et des recherches ont montré qu’ajouter à notre humeur ensoleillée un peu de réalisme, et même ressentir un peu de pessimisme, peut nous rendre plus résilients et mieux capables d’atteindre nos objectifs.

Il peut être utile de déconnecter le bonheur de la réussite, afin de se focaliser sur le voyage plutôt que sur le résultat.

Imaginer le futur

Puisque l’optimisme implique notre vision de l’avenir, les psychologues suggèrent que prendre le temps de réfléchir aux bonnes choses qui pourraient se produire dans le futur peut augmenter notre optimisme. En particulier, des études ont montré qu’un simple exercice peut augmenter les niveaux d’optimisme:

Pensez à votre vie future. Imaginez que tout se passe aussi bien que possible. Vous avez travaillé et réussi à atteindre tous vos objectifs de vie. Considérez cela comme la réalisation de tous vos rêves de vie. Écrivez ce que vous avez imaginé.

La guerre pour l’optimisme

Jamil Zaki, du Stanford Social Neuroscience Lab, et auteur de The War for Kindness, parle des systèmes de gentillesse — comment nous, en tant qu’espèce vivant en «troupeau», sommes profondément affecté·e·s par les autres: lorsque nous remarquons comment les autres agissent avec bonté, nous voulons agir de même.

Et si nous appliquions cette même idée à l’optimisme? Que se passera-t-il si nous encourageons, soulignons et amplifions les comportements optimistes?

Noam Chomsky a écrit: «L’optimisme est une stratégie pour bâtir un avenir meilleur. Si vous ne croyez pas en un avenir meilleur, il y a peu de chances que vous trouviez en vous les ressources nécessaires pour assumer la responsabilité pour le créer.»

Alors, qu’allez-vous faire maintenant?