Notre cerveau s’allume lorsque nous écoutons une histoire. Il filtre également toutes nos rêveries habituelles et nos pensées disparates. Et puis nous ressentons les émotions du narratif comme si nous les vivions pour de vrai. Le storytelling est, sans aucun doute, le meilleur moyen de faire passer son message et une astuce efficace pour dynamiser sa communication.

Quand ma fille est née, je me souviens de la sensation d’énorme vide de connaissance, de l’envie profonde d’avoir ma propre mère à mes côtés—elle est décédée quand j'avais sept ans—, d’un désir désespéré d'un guide. Je me souviens également de la réalisation presque immédiate et limpide que ma fille et moi allions inventer notre histoire ensemble de toute pièce au fur et à mesure. C’est ce que nous faisons tous. Nous créons des histoires pour nous-mêmes et pour les autres. Tout le temps.

Et ces narratifs sont puissants, stimulant le cerveau bien plus que les faits ne le feront jamais.

La spécialiste de la résilience, le Dr Taryn Marie Stejskal, souligne l'importance pour la résilience du langage que nous utilisons et des histoires que nous racontons.

Par extension, il en va de même pour les histoires que nous choisissons de raconter aux autres. Une histoire de catastrophe et d’impossibilité n’a pas le même impact qu'une histoire de défi et d’opportunité. Une des deux pourrait nous appeler à la grandeur.

Une histoire bien menée, pleine d'émotion, authentique, ancrée dans la réalité, peut inspirer, peut encourager les autres à penser différemment, à dépasser leurs limites, à accueillir de nouvelles idées.

Un narratif construit pour une entreprise ou une équipe, animé par une conviction profonde ou un objectif, peut canaliser la motivation.

Utiliser le storytelling dans le leadership

Pour tirer le meilleur parti des histoires que vous racontez pour mener des groupes et diriger des équipe, rappelez-vous que les conteurs les plus efficaces sont authentiques et montrent leur propre vulnérabilité. Plus important encore, celui·celle qui raconte l’histoire n'est jamais le héros. Elle·il peut être le guide. Le héros est toujours le public. C’est parce que l’on s’identifie avec le héros qu’on n’éteint pas Netflix.

La biochimie du cerveau

La formule de base de tout récit est la suivante: un protagoniste fait face à des obstacles et triomphe ou échoue. À partir de là, on peut utiliser différents éléments en fonction du résultat souhaité.

La tension dans une histoire libère du cortisol, augmentant la concentration et soutenant l'attention.
Les personnages et des émotion forts provoquent une poussée d'ocytocine qui fait que le public se sent bien, et devient plus enclin à coopérer et à faire confiance.
Lorsque le héros triomphe, le cerveau déclenche le centre de récompense de la dopamine, créant de l'espoir, de l'optimisme et aidant le public à se souvenir et à traiter les informations.

Capter l'attention

L'attention est une ressource rare de nos jours. Pour optimiser un message, il faut:

Construire le récit comme un thriller. Supprimer la trame de fond et les origines. Commencer en plein milieu de l'action. Ajouter des revirements inattendus et de multiples pics de suspense pour garder les gens engagés.
Accélérer le rythme. Nous consommons tous des informations plus rapidement maintenant. Essayez de regarder un épisode d’une série d'il y a 30 ans et comparez.
Rester simple. Racontez une histoire à la fois.
Utiliser des émotion authentiques.
Ancrer l'histoire dans la réalité.
Profiter de l'occasion pour un appel à action fort à la fin.

4 clés du storytelling

Un récit bien construit constitue la base d’un message impactant. Voici quelques incontournables:

Les personnages doivent avoir des opinions tranchées, sinon, personne ne s’y intéresse.
L'honnêteté rend le récit crédible.
Un narratif réussi est simple et ciblé.
La cohérence est plus importante que la précision.