Évolution du leadership et team building: le rôle de l'ocytocine
Comment renforcer notre leadership et notre faculté de team building dans un monde de distanciation sociale et de travail à distance? Trouver des moyens pour se connecter avec les autres devient de plus en plus prioritaire. L'ocytocine est une hormone clé dans l'établissement du lien social. Il est donc impératif d’en booster la production. Voici comment faire.
L’autre jour, après un dîner avec un ami en respectant les distances, j’ai ressenti cet étrange creux de déception lorsque nous nous sommes quittés: pas d’effleurement de l’épaule, pas de bises, aucun contact physique. Rien qu'une salutation un peu molle, faite de loin. Un sentiment d'inachevé.
De nos jours, c’est une sensation récurrente, navigant dans ce monde étrange où nous restons éloignés les uns des autres, où l'espace physique entre les individus n’est rempli que d’un mélange anti-paroxystique de nostalgie, de peur et d'autres émotions souvent peu satisfaisantes.
Pourquoi le toucher est-il si important pour les humains?
Comme dit Aristote, l’humain «par nature est un être social», ce qui s'étend au toucher physique et à son impact physiologique. Le toucher libère les hormones qui encouragent les liens sociaux et les interactions, notamment l'ocytocine, qui contribue à notre capacité à établir des relations durables avec d'autres personnes. Cette hormone permet l'empathie, la communication, l'ouverture et un sentiment de confiance et de sécurité. Sans parler de la réduction du stress, d’un calme accru, de l'amélioration de l'humeur, des sentiments de satisfaction et de la créativité renforcée.
Tout ce dont les dirigeants et les équipes ont besoin maintenant.
Alors, maintenant que nous sommes tous en manque de contact physique, que faisons-nous? Comment pouvons-nous booster notre ocytocine?
Rester proche… à distance
Les interactions sociales positives augmentent les niveaux d'ocytocine. Même la prise de contact via les réseaux sociaux peut augmenter les niveaux de cette hormone de bien-être, lorsque nous prenons le temps de ressentir la connexion, quelle que soit la façon de se connecter aux autres. Il s’agit d’accorder aux gens toute notre attention quand nous les avons en face à face. Encourager et complimenter les autres fonctionne aussi: l'ocytocine augmente lorsque nous sommes compatissants et bienveillants les uns envers les autres.
Donc, qu'il s'agisse de fermer tous les onglets de son navigateur Internet lors d'un appel vidéo, d'entamer la conversation avec un compliment et des mots de bienveillance, ou de partager un pique-nique ou un café avec des amis, il est temps de se concentrer sur la qualité de notre relation à notre entourage.
Les émotions
Le refoulement des émotions peut réduire les niveaux d'ocytocine, il vaut donc mieux les ressentir pour de vrai. La réponse émotionnelle physiologique dure environ 90 secondes. À partir de là, ce sont vos pensées qui alimentent la boucle. Ainsi, nous pouvons nous entraîner à ressentir et à accepter cette réaction corporelle, à la reconnaître pour la lâcher ensuite.
Équilibrer les émotions négatives avec la gratitude et l’action de donner aux autres calment les hormones du stress et libère de l'ocytocine, de la sérotonine qui stabilise l'humeur, et des endorphines qui augmentent le bonheur.
Des actes de gentillesse aléatoires, sourire et rire sont aussi trois actions qui libèrent de l'ocytocine.
Qui aurait pu prédire…
Des médecins néerlandais ont émis l’hypothèse que la «sensation de soif» active les parties du cerveau productrices d’ocytocine et suggèrent une «consommation intermittente [de l’eau] en quantité». Comme les animaux qui vont de temps à temps au point d'eau pour étancher leur soif avec d'autres bêtes (et donc qui ont besoin de cohabiter dans le calme le temps de boire), plutôt que de siroter votre bouteille d'eau plusieurs fois par jour, faites-le moins souvent, en buvant plus à chaque fois pour obtenir la même quantité au total. Cela pourrait augmenter la signalisation de l'ocytocine, renforçant ainsi la confiance dans l’humain.
Hacker le leadership et le team building
Pour diriger avec empathie et constituer des équipes solides, commençons par hacker notre propre production d'ocytocine. Voici quelques bases.
Aller dehors. Au soleil, votre peau synthétise de la vitamine D, qui active et contrôle les niveaux d'ocytocine.
Manger des bons lipides. Notre cerveau a besoin des oméga-3 sains pour fabriquer les neurotransmetteurs pour envoyer des messages efficacement.
Ne pas négliger les légumes. La vitamine C qu’ils contiennent stimule la sécrétion d'ocytocine.
Consommer du chocolat noir. Ai-je besoin d'en dire plus? À la place, vous pouvez prendre du magnésium, qui augmente l'action de l'ocytocine. Le chocolat produit également de l'anandamide, un neurotransmetteur qui bloque la sensation de douleur et peut vous calmer. Juste pour que vous le sachiez, les personnes dont les gènes montrent un nombre inférieur de récepteurs de l'ocytocine dans le cerveau mangent plus de chocolat.
Ne pas être trop rapide à vouloir arrêter la caféine. Elle augmente considérablement la libération d'ocytocine. Voilà une bonne raison de prendre du café avec des gens.
Faire de l’exercice. Cela libère non seulement des endorphines, mais augmente également l'ocytocine et la fait circuler dans tout le corps.
Écouter de la musique permet une légère augmentation de l'ocytocine.
Prendre des douches froides. L’exposition au froid régule considérablement à la hausse les niveaux d'ocytocine dans le cerveau. Les températures chaudes et la transpiration activent aussi des parties spécifiques du cerveau productrices d'ocytocine, ce qui invite à l’utilisation des douches alternées chaud-froid.