Le cerveau en roue libre, ou comment booster sa créativité
Et si le confinement était un moment propice à la créativité? Si c’était une opportunité pour enfin écrire un livre, ou bien imaginer de belles histoires à raconter aux enfants, inventer un nouveau produit, ou encore lancer ce projet que vous gardez dans un coin de votre tête depuis si longtemps? Voici un petit tour des hacks pour amplifier à souhait votre créativité.
Avant même de concevoir la notion de confinement chez soi, avant d’être amener à prendre en charge tout à la fois —le travail, l’école des enfants, la cuisine pour tous les repas, et le ménage, ainsi que tout les nouvelles demandes de contacts avec la familles et les ami·e·s —une enquête du Bureau of Labor Statistics aux États-Unis, 83% des personnes interrogées disaient qu’elles n’avaient aucun moment dans la journée qui soit consacré au repos ou à la reflexion. “Les gens se considèrent comme des machines,” explique Matthew Edlund, M.D., auteur de The Power of Rest: Why Sleep Alone Is Not Enough. “Ils planifient trop, travaillent trop, et font trop.”
Comment booster sa créativité
Séquestré·e chez soi, c’est peut-être le bon moment de se reprendre et sortir de cette catégorie, de mettre en place les bons réflexes pour être un peu plus humain et en même temps booster sa créativité.
Du temps seul
Sortez vos agendas. Regardez de près. Programmez-vous des moments de pause? Ou remplissez-vous vos créneaux comme si vous étiez un de vos appareils qui tournent 24 heures sur 24? Il ne s’agit pas que du travail, mais de l’ensemble de vos activités.
La première démarche est de prendre du temps pour soi —se retrouver seul·e amplifie la créativité, et si on n’est pas seul, trouver des moments de solitudes catalyse l’inventivité. Nous avons besoin de solitude pour générer de nouvelles idées. Après, on peut collaborer avec d’autres pour les rendre cohérentes et les concrétiser.
Un temps de non-pensée
N’oublions pas non plus que le cerveau, faisant partie du corps, a besoin de pauses, de moments où il n’a pas besoin de se concentrer, où vous laissez votre esprit vagabonder. Dans son livre Tinker, Dabble, Doodle, Try, le spécialiste en neuroscience Srini Pillay, M.D., pointe les avantages durables et positifs de l’ajout d’un flou délibéré et régulier à votre emploi du temps, et montre comment des types spécifiques de non-réflexion planifiée stimulent le calme cognitif, relancent la productivité, renforcent l’innovation, et inspirent la créativité.
Le temps d’oubli
Les grands créatifs connaissent l’astuce de laisser au cerveau le temps de trouver les réponses. On se pose une question, et puis on fait autre chose qui nous fait oublier la question (marcher, sudoku, dormir…) et à un moment donné, la réponse apparaît. Ce n’est pas de la magie, c’est simplement l’inconscient qui met à profit sa capacité de reconnaitre des schémas.
Les cycles du temps
Selon les experts, il est important de donner une pause à votre cerveau plusieurs fois par jour. Bien qu'il n'y ait pas de prescription absolue, Stew Friedman, Ph.D., directeur du Wharton Work/Life Integration Project (University of Pennsylvania) et auteur de Leading the Life You Want, suggère de viser une période de repos toutes les 90 minutes ou à chaque fois que vous commencez à vous sentir épuisé·e, que vous ne pouvez pas vous concentrer ou qu’un problème vous semble insoluble. Certains experts disent qu’une pause toutes les 50 minutes, c’est encore mieux. Expérimentez pour trouver votre idéal.
Attention, pendant les périodes de 50 à 90 minutes, il s’agit de se protéger des distractions. Vous n'allez pas pouvoir créer quelque chose de valeur si votre attention est fragmentée par des distractions et des interruptions, comme plusieurs ou même une seule notification (SMS, courriel, Facebook, etc.). Par contre, sans stimuli extérieur, le cerveau en génère lui-même—ça, c’est la créativité.
Cliquez ici pour en savoir plus sur l’attention fragmentée et ses impacts néfastes.
Un temps d’arrêt
Pour tirer le maximum de vos pauses, prévoyez aussi bien des pauses “distractions” (pour la gestion justement des notifications et mails), que de vraies pauses, pendant lesquelles stop, c’est vraiment stop. C’est dans ces sas, entre le travail à fond et les distractions à fond, que vous trouverez de l’espace-temps pour laisser l’esprit se ressourcer. Ce sont des moments de répit pour votre cerveau. Profitez-en pour ne rien faire ou pour bricoler, explorer complètement autre chose, dessiner, bouger…. sans regarder vos mails!
Commencez tout de suite par exemple… en laissant votre esprit intégrer ce que vous venez de lire 🙂.
Hacker la créativité
Voici un petit précis pour rendre plus pointu son esprit imaginatif.
Se réveiller le matin. La science est clair. On travaille mieux le matin, et selon une étude dans le Journal of Neurophysiology, le cerveau créatif s’éclate en début de journée.
Attendre pour prendre son café. Quoi!? Oui, le niveau de cortisol atteint son maximum quand on se reveille le matin. Si on prend le café tout de suite, le corps dans sa paresse innée passe la responsabilité du boost au café et produit moins de cortisol. Si, par contre, on attend une heure avant de prendre son café, on profite du boost naturel en plus de son caoua.
Pendant la journée, prévoyez une pause de 7 à 20 minutes toutes les 50 à 90 minutes. Profitez-en pour reposer les yeux (regarder loin) et l’esprit.
Vous êtes en panne d’idées? Pas de soucis. Changez votre état physique. Faites une activité physique ou bien aller dehors, car tout ce qui augmente le rythme cardiaque ou vos niveaux de vitamine D chatouille la cognition. Vous pouvez aussi essayer une douche froide. Ça change les idées.
Un changement de posture, genre les épaules en arrière, la tête bien droit, les yeux ouverts, une sourire aux lèvres, peut vous faire sortir de la peur et de l’ambiguïté, deux états qui empêchent l’imaginaire.