L’effet des mots pour réduire les maux: vocabulaire et performance

Optimiser les actions habituelles peut améliorer les performances globales et nous rapprocher de nos objectifs. Avec un quart de notre temps d'éveil passé à nous parler à nous-mêmes (si, si!) et des moments plus ou moins longs à parler à d'autres personnes, peaufiner nos choix de mots est une façon parfaite pour commencer à améliorer notre performance, et notre communication.

“Oui, mais...” Quelle phrase horripilante! Peu importe ce qui précède ou ce qui suit. Le méchant de l’histoire se présente sous la forme du mot «mais», qui rend caduque tout ce qui précède. Et pourtant nous le disons tous tout le temps.

Un de mes mentors a attiré mon attention sur une simple transformation du «mais» en «et» — ça change tout. Je vous mets au défi de l'essayer pendant une semaine: faites attention à chaque fois que vous êtes sur le point de dire «oui, mais…» et reformulez immédiatement en «oui, et…».

Mots merveilleux

Dans leur livre Words Can Change Your Brain, Andrew Newberg, M.D., et Mark Robert Waldman écrivent: «un seul mot a le pouvoir d'influencer l'expression de gènes qui régulent le stress physique et émotionnel».

Des mots positifs et optimistes stimulent l'activité du lobe frontal, où des centres linguistiques spécifiques se connectent directement au cortex moteur responsable de vous faire passer à l'action. Voilà un hack de motivation.

Les mots négatifs, en revanche, déclenchent les alarmes et désactivent tout raisonnement rationnel.

Comme le disent les auteurs: «… plus vous vous concentrez sur des mots positifs, plus vous commencez à avoir un effet sur d'autres zones du cerveau. Les fonctions du lobe pariétal commencent à changer, ce qui transforme votre perception de vous-même et des personnes avec lesquelles vous interagissez… Au fil du temps, la structure de votre thalamus changera également en réponse à vos paroles, pensées et sentiments conscients, et nous nous sommes persuadés que les changements thalamiques affectent la manière dont vous percevez la réalité».

Une expérience à tenter

Donc, clairement, les mots que nous choisissons ont un effet sur nous-mêmes et sur ceux qui nous entourent. Après avoir remplacé «mais» par «et», essayez de:

  • Transformer «j'espère» en «je crois» ou «je sais»

  • Remplacer «Je ne peux pas» par «Je peux quand…» ou «Je choisis de ne pas le faire»

  • Éliminer le mot «toujours», qui ne laissant aucune place pour tenter quelque chose différemment

  • Reformuler «je dois» en «je choisis» et «je n’aurais pas dû» en «j'ai appris ceci ou cela…».

La force des mots

Citons aussi cette phrase de Yoda (si, si!, bis repetita): «Fais-le ou ne le fais pas. Il n’y a pas d’essai.» Des mots tels que “essayer” et “vouloir” sont imprégnés d'un manque d'engagement. Le cerveau aime la cohérence et fera tout ce qu'il faut pour être cohérent avec ce que vous dites et ce que vous pensez.

Si je dis «je veux manger moins de chocolat», je suis déjà cohérent·e. Je le veux déjà. Je n’ai rien à faire de plus, et donc je ne changerai rien à ma consommation de chocolat. En revanche, si je dis «Je mange moins de chocolat» ou «Je suis le genre de personne qui ne mange qu’un carré de chocolat à la fois», alors mon cerveau fera ce qui est en son pouvoir pour s’assurer que je le fais. C’est une question d’identité.

Bon, vous pouvez aussi juste admettre que le chocolat c’est la vie. Mais c’est une autre histoire 😜.

La règle du “je”

L'autre jour, j'ai rencontré quelqu'un qui a utilisé l'extrapolation si courante: «tu…» signifiant «tout le monde», alors qu'elle parlait en réalité de sa propre expérience. J'ai pris une profonde inspiration en grinçant des dents avant de répondre. Je suis à peu près certaine que je ne suis pas la seule à ne pas aimer qu'on lui dise ce qu'elle ressent ou pense et à réagir à ce genre de généralisation grossière.

L'utilisation du «je» nous permet d'assumer la responsabilité de notre propre expérience, de nos sentiments, de nos pensées et de notre perspective. Il est assez puissant à bien des égards.

Comparez «Vous m’énervez» à «Je me sens en colère lorsque…» Dans la première, tout le pouvoir appartient à l’interlocuteur, dans la seconde, il est à moi.

Ce ne sont là que quelques exemples de la manière dont nos choix de mot nous permettent d'interagir et de performer au quotidien de façon différente. La sensibilisation est une première étape. Puis l’expérimentation pour voir à quel point le choix conscient peut avoir un impact.


Les meilleurs conseils que j'ai eu la chance de recevoir

  • Écouter plus, parler moins.

  • Ne jamais justifier ni s’expliquer. Cela draine l’énergie. Nous n'avons pas besoin que les autres nous comprennent et nous approuvent en permanence.