Positivité et bienveillance: et si cela sauvait le monde?
Et si la positivité et la gentillesse étaient des compétences clés pour la survie? Tout particulièrement par les temps qui courent? Face aux défis, les réactions basculent entre retrait, solitude et séparation et, de l’autre côté du spectre, la coalition, la coopération et la bonté. Quel est votre choix? Voici quelques points à savoir sur la positivité et pourquoi il est plus important que jamais d’être un leader bienveillant.
Il m’arrive de me retrouver sans mots dans des conversations quotidiennes, j’écoute tellement peu les actualités, et parfois je vois les yeux de mes interlocuteurs monter au ciel quand je parle du beau temps qui arrivera forcément après la pluie. J’ai affiné mes compétences pour tourner une discussion négative en positive et j’assume entièrement la taille des mes «lunettes roses», parce que je sais que les pensées positives sont plus éphémères que les négatives, et pourtant, leur portée est énorme.
Une question de survie
Il s'agit de la survie. Les pensées et les sentiments négatifs se frayent un chemin dans la mémoire à long terme plus facilement que les émotions positives, car ils peuvent fournir des avantages immédiats pour la survie. Je n'ai pas besoin de me souvenir d'avoir apprécié le ronronnement d'un chat domestique, mais j'ai, ou plutôt, j’avais, certainement besoin de me rappeler de la peur ressenti au bruissement d'un tigre dans l'herbe haute. Le simple fait d'y penser focalise ma concentration par le biais d’une réponse physique au stress.
En fait, même voir le mot «non» déclenche un torrent d'hormones et de neurotransmetteurs liés au stress. Pire encore, si vous dites le mot maudit, encore plus avec un froncement de sourcils, l'auditeur a la même réaction et, selon Psychology Today, «connaîtra une anxiété et une irritabilité accrues, mettant ainsi fin à la coopération et à la confiance. En fait, passer du temps avec des gens négatifs augmentera d’autant vos idées préconçues envers les autres.»
Aie!
Bien sûr, il est parfois utile de dire non. Par exemple, lorsque vous voulez être productif. C’est surtout la façon dont on le dit qui est importante. Transformer un «non» en un «oui à quelque chose d'autre» fait partie des meilleures compétences qu’un leader puisse avoir.
Pourquoi est-ce important?
La recherche de Barbara Fredrickson postule que vous devez générer au moins trois pensées positives pour compenser chaque pensée ou sentiment négatif·ve. Les pensées positives vont et viennent, donc l'idée est d'en parsemer continuellement votre vie. Elles s'accumulent avec le temps.
Et voici la bonne nouvelle: lorsque vous vous surprenez à penser ou à ressentir quelque chose de négatif, le simple fait de penser à trois choses positives interrompra la formation de souvenirs négatifs.
Les psychologues du positif préconisent un rapport de 5:1 ou 7:1 pour avoir des relations profondément satisfaisantes (recherche de John Gottman), moins de risques de divorce, plus de chances de gagner de l'argent, et une augmentation de la productivité dans les entreprises.
La positivité a d’autres impacts:
Elle modifie votre chimie, baisse le niveau d'hormones de stress et augmente les niveaux d'hormones liées aux relations avec d’autres et à la croissance, augmente les opioïdes et la dopamine, améliore le fonctionnement immunitaire et réduit l'inflammation.
Elle élargit littéralement votre champ de vision (contrairement au stress qui le contracte). À mesure que votre champ de sensibilisation s'élargit, votre accès aux informations, aux idées et aux solutions créatives augmente également.
Elle contribue à l'optimisme, l'ouverture, la résilience, l'acceptation et la motivation.
Elle change la façon dont vous vous connectez aux autres. «Nous» devient plus répandu que «moi». Cet effet élargi, comme l'appelle Fredrickson, vous rend plus créatif, ouvert d'esprit, gentil et globalement meilleur.
La porte vers notre superpouvoir
Cette histoire de liens pourrait bien être la plus importante. Selon Jamil Zaki, du Stanford Neuroscience Lab, et auteur de The War for Kindness, “Notre capacité à travailler ensemble est ce qui nous permet de réussir. La gentillesse est notre superpouvoir. L’amitié ou faire partie de quelque chose de plus grand que nous n'est pas un luxe, un bien agréable à avoir. C'est fondamental pour la survie."
En fin de compte, nous sommes câblés pour être gentils. Donner aux autres active les mêmes zones de plaisir dans le cerveau que lorsque vous mangez du chocolat. Biologiquement, nous apprécions la bienveillance. Ça nous fait du bien. Tout comme pour les pensées positives, les hormones du stress baissent.
Un conflit interne
En fin de compte, les lunettes roses mises de côté, nous gérons tous un équilibre entre un besoin viscéral de nous protéger et de protéger nos proches, et un besoin biologique d’appartenir au troupeau. Face aux défis et aux catastrophes, nous pouvons nous retirer dans une vision négative enveloppée par la peur de perdre ce dont nous avons besoin pour survivre, et nous pouvons nous retrouver très seuls (et par conséquent malades - la solitude est un fléau à plus d'un titre).
Pourtant, le défi mène également à la coopération, basée sur ce besoin humain fondamental de travailler ensemble pour survivre.
Que pouvons-nous faire pour nous-mêmes?
Pour cultiver la positivité, l'auteur James Clear fait une proposition succincte: «Cherchez la joie, jouez souvent et poursuivez l'aventure. Votre cerveau fera le reste.»
Et j'ajouterais, faites des actes de gentillesse.
Que pouvons-nous faire pour les autres?
Nous pouvons faire plus que simplement faire pencher la balance de nos mots du côté positif de l'échelle. Nous pouvons amplifier la gentillesse. Jamil Zaki parle de systèmes bienveillants, de la façon dont nous, en tant qu'espèce de troupeau, sommes profondément affectés par les autres. Lorsque les gens remarquent comment les autres agissent avec bonté, ils veulent le faire eux-mêmes. Donc, si nous donnons l'exemple, incitons, accentuons et amplifions les comportements bienveillants, «nous les rendons plus collants, plus susceptibles de se propager vers l'extérieur.»
En tant que leaders, dans nos entreprises et dans nos familles, nous devons à notre avenir de changer notre comportement et d'aider les gens à remarquer le bien, le positif.
La gentillesse en actes
Dormez, contrôlez votre glycémie, et respirez. Nous pouvons contrôler nos états émotionnels, mais lorsque nous sommes privés de sommeil, en hypoglycémie ou stressés, notre capacité à gérer nos émotions pique du nez.
Soyez précis, opportun, authentique et pertinent lorsque vous faites des éloges et des commentaires constructifs: cela se traduit par une réponse émotionnelle positive.
Quand vous rentrez dans une pièce, décidez d'apporter avec vous l'une des dix formes spécifiques de positivité: joie, gratitude, sérénité, intérêt, espoir, fierté, amusement, inspiration, admiration ou amour.
Donnez-vous la permission de sourire et de profiter des bienfaits d'une émotion positive.
Prévoyez du temps pour le jeu et l'aventure afin que vous puissiez éprouver du contentement et de la joie.
Prenez l'habitude de faire des actes de gentillesse.